Bien que le comptoir de bar soit déterminé avant tout par un choix esthétique, il nous semble évident de le traiter ici, car il en va de la pérennité de l’ouvrage et du confort de travail des coéquipiers. Le confort étant aussi lié au respect des dimensions ergonomiques du bar. Les matériaux qui reviennent le plus souvent sur la piste de bar sont les étains, les bois, la pierre, les pierres reconstituées, l’inox et le laiton. Ci-dessous un comparatif des différentes solutions.
Le comptoir de bar en zinc
Arrivée courant de la première moitié du XIXe siècle. En zinc laminé, posé par les couvreurs-zingueurs sur support en bois. Les plis et soudures étaient faits par-dessous pour garantir une étanchéité parfaite et un visuel correct sur le dessus de la piste. Neuf d’aspect brillant, il est sensible aux boissons et s’oxyde au moindre contact en revêtant une apparence mate tachetée. Il nécessite un entretien quotidien. Le zinc comme expression désignant une piste de bar nous est resté bien que les bars en zinc sont très rares de nos jours.
Le comptoir de bar en étain
Arrivé, fin de première moitié du XIXe siècle, par sa simplicité d’entretien, le bar en étain a rapidement remplacé les pistes en zinc. La primauté du zinc sur les comptoirs de bar et la ressemblance visuelle des deux matières créent une confusion. Lorsque l’on parle d’une piste en zinc, on a souvent en tête les pistes en étain et non celles en zinc. Le seul point commun avec la mise en œuvre du zinc est qu’il nécessite un support en bois, souvent en contreplaqué d’environ 30 min pour être installé. Tout le travail se fait en atelier à partir de lingots d’étain que l’on fond dans des moules ou en plaques. Le dessus est souvent traité en épaisseur de 2 min et les bordures sont moulées avec des motifs puis cintrées et soudées sur le dessus. Tout le travail est réalisé en atelier. Les derniers assemblages à réaliser à cause d’une piste trop longue ou d’un poteau à entourer par soudure se font sur site. Les soudures sont ensuite retravaillées pour disparaître complètement.
Le comptoir de bar en inox
Apparu en deuxième moitié du XIXe siècle, l’inox sur les pistes de bar permet de baisser les coûts par rapport aux étains et de ne nécessiter aucun entretien. L’inoxier transforme des plaques de tôles d’inox par découpe et pliage. Les pistes courbes sont possibles, mais nécessitent plus de main-d'œuvre. La finition peut être brossée, bouchonnée, vibrée, grainée ou poli miroir. L’inox étant beaucoup plus dur que l’étain, son aspect de finition a tendance à ne presque pas changer. Les rayures apparaissent, mais de manière beaucoup moins profonde que l’étain. Le comptoir en inox peut être réalisé dans le même atelier que les meubles du bar en respectant les dimensions du comptoir.
Le comptoir de bar en cuivre et laiton
La piste de bar en cuivre et laiton reste une demande assez spécifique liée à une demande esthétique. Le cuivre et le laiton sont des métaux dont on peut avoir de belles finitions, mais son oxydation est rapide et visible. Il convient de bien prendre en compte les contraintes d’entretien avant de choisir cette finition. Tout comme le laiton, on dit qu’une piste en cuivre ou laiton se mérite.
Guide d’entretien d’un comptoir de bar en cuivre ou laiton en finition à oxydation naturelle :
Entretien à la fin de chaque service et mensuellement.
Pour une finition oxydée naturelle :
- À l’aide d’un balai dépoussiérant ou les chiffons secs et doux, nettoyer la surface.
- Séchage par essuyage avec un chiffon propre pour éviter les effets de moirage.
Dans le cas d’une finition à oxydation naturelle, aucun produit ne doit être appliqué sur le plateau.
Si jamais par erreur un produit a été appliqué, il est impératif de procéder à un rinçage rapide à l’eau claire et un séchage au chiffon propre.
Guide d’entretien du comptoir de bar en cuivre ou laiton finition poli miroir :
Le protocole de traitement complet doit être fait tous les quinze jours où une fois par mois ou adapté en fréquence suivant l’usage et l’oxydation constatée. Entre chaque protocole, il est possible à la fin de chaque usage de mettre une cire d’antiquaire à appliquer au chiffon sec et l’appliquer de manière uniforme.
Pour laisser une finition poli miroir :
- Rendre la surface à traiter propre et sans poussière à l’aide d’un plumeau. Ne jamais utiliser de produit ou d’eau.
- Appliquer le produit d’entretien cuivre en suivant la notice d’utilisation. Étaler le produit avec du coton hydrophile ou un chiffon en coton blanc en décrivant de petits cercles en rosace comme sur une ponceuse orbitale et insister sur les endroits avec des tâches.
- Laisser agir et sécher le produit d’entretien quelques minutes.
- Frotter la pièce ainsi traitée avec un feutre de polissage ou un chiffon doux en coton ou chiffon de flanelle ou laine non abrasive pour donner au produit toute sa brillance et son éclat naturel. Utiliser des gants à usage unique.
- Il est possible en dernière étape d’utiliser une cire de surface pour protéger le cuivre d’être en contact avec l’oxygène. Appliquer la cire avec un chiffon doux et sec de manière uniforme.
Les produits et matières interdits sur le cuivre.
Dans le cas d’une finition poli miroir, aucun produit ne doit être appliqué sur le plateau.
Si jamais par erreur un produit a été appliqué, il est impératif de procéder à un rinçage rapide à l’eau claire et un séchage au chiffon propre.
Le comptoir de bar en marbre
Parce que le marbre est dans l’imaginaire collectif une matière noble associée à l’histoire de l’art, il est souvent demandé en piste de bar. C’est la plus grande erreur qu’un établissement puisse faire. L’erreur principale est que l’on confond le marbre avec le quartz aux qualités bien distinctes. Une piste de bar en marbre est mécaniquement très fragile, les angles se cassent facilement et il est aussi poreux. Il se tache donc définitivement avec le tanin du vin ou avec les traces de café. Il est donc à abolir sur un comptoir de service de boissons. Ceci est dû, car c’est une roche dérivée du calcaire et constituée principalement de cristaux calcite.
Il est préférable de s’orienter vers un quartz visuellement très proche aux propriétés mécaniques remarquables.
Le comptoir de bar en quartz
Le quartz est le choix idéal pour réaliser un bar en pierre. Contrairement au marbre, il ne tâche pas et il est bien plus résistant. Le marbre qui est composé de dérivé du calcaire poreux et peu résistant, le quartz est quant à lui composé de dioxyde de silicium bien plus dur et au rendu étanche. Il existe une infinité de motifs naturels possibles et certains très semblables aux marbres. C’est le choix idéal pour réaliser une piste de bar en pierre. Pour réaliser une piste en pierre, il faut s’entourer d’un marbrier qui sera capable de vous faire découvrir et choisir parmi un choix de tranches de pierres aux provenances et motifs très riches.
Pour éviter une usure prématurée des bords, il est possible de poser une bande de chant métallique. Cela crée une finition visuelle soignée tout en protégeant les bords. Cette méthode s’appelle pour les tables le ceinturage.
Le comptoir de bar en bois massif
Un bar en bois peut être très beau et prendre une belle patine avec le temps. Il convient de choisir une essence résistant au contact constant avec l’eau. Ce seront souvent des essences exotiques. Il est déconseillé de faire un traitement de surface de type verni, car la répétition des chocs ne permet pas au vernis de tenir dans le temps. Il est préférable de nourrir le bois d’une cire le rendant hydrofuge. Les bois étant classés de 1 à 5 définis par la norme NF EN 335 en fonction principalement de sa résistance à l’eau. Il convient de choisir une essence classe 4 ou 5 pour l’usage d’un bar. Il faut aussi en vérifier sa dureté qui lui permettra de conserver son aspect de surface dans le temps. Les essences conseillées sont l’ipé, doussié, merbau, jatoba, moabi, padouk, azobé, iroko. Les essences de résineux comme le pin, le sapin, les mélèzes sont à éviter à cause de leur faible dureté. Cependant, toutes les essences proposées ici proviennent du Brésil, d’Asie de l’Est ou d'Afrique centrale. Il est préférable pour suivre une démarche RSE de s’orienter sur une essence locale et abondante. Les chênes d’Europe sont une bonne alternative.
Nous considérons qu’il n’y a pas de matériaux qui répondent à toutes les exigences de durabilité, esthétique, hygiène, facilité d’entretien. Mais comme vous pouvez le constater, le choix dépend avant tout du cadre d’utilisation.
